Angèle Mérici

SAINTE ANGÈLE  MÉRICI

1474-1540
Vierge, fondatrice de la Congrégation des Ursulines

 

Sainte Angèle Mérici naît en Italie du Nord, à Desenzano, sur le lac de Garde entre 1474 et 1478.

Angèle, avec ses frères et sœurs, grandit, heureuse au sein d’une famille chrétienne, dans une vie simple et harmonieuse où travail et jeux s’équilibrent. Ses parents, profondément chrétiens, désiraient que leurs enfants trouvent leur bonheur dans la gloire de Dieu. Pour réaliser cet idéal, ils avaient fait un vrai sanctuaire de la maison paternelle où chacun travaillait sous le regard de Dieu et récitait la prière en commun.  Ainsi le soir, le père, Jean Mérici, lit à ses enfants un épisode de la vie des Saints. Ce qui marque très fort la petite Angèle. Les parents habitent une ferme, « Les Grezze », et vivent modestement mais décemment du fruit de leurs récoltes.

Angèle est une enfant gaie. Elle aime prier et s’attache à Jésus, son "unique trésor". A ces pieuses pratiques, Angèle ajoutait les rigueurs de la pénitence. Elle voua sa virginité au Seigneur à l'âge de neuf ans et renonça le jour même à toute parure.

Hélas, la première partie de sa vie, heureuse, est de courte durée. Elle perdit son père vers l'âge de treize ans; sa mère mourut deux ans plus tard. En quelques mois, l’adolescente perd ses parents et l’une de ses sœurs. Après ces deuils, vers l’âge de 16 ans, son oncle, nommé Barthélémy et sa tante, les Biancosi, la prennent chez eux à Salò, ainsi que l’un de ses frères. Elle y partage la vie quotidienne de son cousin Barthélémy.


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Six ans s'écoulèrent avant que Dieu vienne lui ravir son unique sœur de sang et de sentiments, puis le décés de l'oncle Barthélémy suivit de près cette perte vivement ressentie.


Doublement orpheline, Angèle acheva de se dépouiller de tout ce qu'elle possédait et se livra aux plus grandes austérités.
Angèle, cependant pleine de vie, est aussi décrite comme jolie et possédant une belle chevelure blonde qui ne manque pas d’attirer les réflexions de ses amis : "Avec ces cheveux là, elle n’aura pas de mal à se trouver un mari !"

Mais Angèle a déjà entendu l’appel de Dieu, et elle préfère passer son temps avec le Christ, dans la prière et une vie simple, plutôt que de s’adonner aux plaisirs mondains. A 18 ans, afin de pouvoir se consacrer au Seigneur librement et d’être admise régulièrement à la table eucharistique (fait rare à cette époque), elle demande à entrer dans le Tiers-Ordre de Saint-François d’Assise, et devient Sœur Angèle. Elle travaille, prie, participe à la Messe et communie le plus souvent possible. Elle jeûne et mène désormais la vie simple et au service des autres qu’elle désirait.

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Elle retourne, pour un temps, à la ferme familiale des Grezze. En 1506, un jour qu'elle travaillait aux champs, au lieu-dit "Brudazzo" une lumière éclatante l'environna soudain. Angèle voit une échelle élevée vers le ciel et une troupe innombrable de vierges qui en parcouraient les échelons, soutenues par des anges ne cessant de monter et descendre. Une des vierges se tourna vers elle et lui dit :

"Angèle, sache que Dieu t'a ménagé cette vision pour te révéler qu'avant de mourir tu fonderas, à Brescia, une société de vierges semblable à celles-ci."

Dieu fournit à Sa servante les moyens de réaliser cet oracle, seulement vingt ans après la mémorable vision.

Réputation de Sainteté

La réputation de sainteté d'Angèle Mérici s'était répandue jusque dans la ville de Brescia. Les Patengoli, riche famille et grands bienfaiteurs des œuvres pies, habitaient cette cité. En 1516, ses supérieurs franciscains l’envoient à Brescia pour une mission de consolation : Catarina Patengola a perdu son mari et ses fils à la guerre, et perd goût à la vie.

A partir de ce moment, sainte Angèle se fixa à Brescia, édifiant la ville par ses vertus. Chaque jour, on la voyait en compagnie de jeunes filles de son âge, rassembler les fillettes et leur enseigner la doctrine chrétienne, visiter les pauvres et les malades, instruire les grandes personnes qui venaient, en foule, écouter leurs conférences. Ces pieuses filles s'ingéniaient à rechercher les pécheurs jusque dans leur lieu de travail.
 

Angèle reste deux ans chez Catarina, puis, celle-ci rétablie, quitte la maison mais décide de rester à Brescia. Elle accepte l’hospitalité d’un certain Antonio Romano chez qui elle habitera pendant 14 ans. La petite pièce où elle demeure lui permet de recevoir librement tous ceux qui viennent lui demander conseil.

"Sa chambre ne désemplissait pas" dira-t-on. La réputation d’Angèle grandit : elle accompagne, console, apaise les colères, réconcilie, conseille même des théologiens qui viennent l’interroger... Tous, trouvent auprès d’elle un accueil chaleureux, humain et plein de charité.

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Angèle entreprend plusieurs pèlerinages, suivant une pratique très usitée à cette époque. En 1524, elle part à Jérusalem avec un groupe de pèlerins.

Pendant la traversée, une mystérieuse cécité se déclara dans la ville de Candie, en Crète, l'affligeant tout le reste du parcours. 

En Terre Sainte, on doit la guider. Pourtant, le pèlerinage est pour elle la source d’une grande grâce : c’est au pied du calvaire qu’elle commence dans son cœur, à devenir la mère de cette nouvelle famille religieuse que Dieu lui a montré...

Pour Angèle, et pour ses filles après elle, la Passion et la Résurrection du Seigneur, seront au cœur de leur spiritualité.

Sa cécité, bizarrement cessera à son retour exactement au même endroit où elle avait perdu l'usage de la vue. Dans cette pénible circonstance, la Sainte vit comme un symbole du renoncement qui devait être à la base de tous ses projets.

Le pape Clément VII, instruit des vertus et des miracles de sainte Angèle, lui réserva un accueil des plus bienveillants.

Le souvenir de la merveilleuse vision demeurait toujours au fond de son cœur. Un jour, Angèle réunit douze jeunes filles qui désiraient tendre à la vie parfaite. Elle leur proposa de mener une vie retirée dans leurs demeures et les rassemblaient fréquemment pour les former à la pratique des vertus chrétiennes. En 1533, ce noviciat achevé, sainte Angèle Mérici leur révéla son plan, leur démontrant que l'ignorance religieuse était la cause des ravages exercés par le protestantisme et que la fondation d'une société de religieuses d'une forme nouvelle pour l'époque, unissant la vie contemplative à l'instruction des enfants, constituerait un remède efficace à l'état déplorable qui régnait dans l'Église.
 
  Afin de mieux atteindre toutes les âmes dans le besoin, la fondatrice implanta les bases d'un Ordre sans clôture. Ses sœurs parcouraient les prisons et les hôpitaux, recherchaient les pauvres pour les instruire et rompaient généreusement leur pain avec eux. Remontant le cours du mal jusqu'à sa source, sainte Angèle Mérici pensait qu'on ne pouvait réformer les mœurs que par la famille, laquelle dépendait surtout de la mère. Elle réalisait que la mauvaise éducation des jeunes filles provenait de la carence de mères chrétiennes. Dans les desseins de Dieu, la congrégation des Ursulines devait rayonner à travers le monde par l'éducation des jeunes filles.

Le 25 novembre 1535, à Brescia, les premières religieuses du nouvel institut prononcèrent les trois vœux traditionnels de pauvreté, chasteté et obéissance, ajoutant celui de se consacrer exclusivement à l'enseignement. Elles se donnent au Seigneur, sans prononcer de vœu public, mais en inscrivant simplement leur nom dans un registre, c’est le jour de la fondation de la Compagnie de Sainte-Ursule. Sainte Angèle Mérici qui aime beaucoup Ste Ursule plaça sa congrégation sous son patronage, une martyre du 4ème siècle particulièrement populaire à cette époque.


Dieu l'avait gratifiée des dons éminents de science infuse et de prophétie. Elle parlait latin sans l'avoir étudié, expliquait les passages les plus difficiles des Livres Saints et traitait les questions théologiques avec une si admirable fermeté et précision, que les plus doctes personnages recouraient volontiers à ses lumières. Ses dernières années furent marquées par de fréquentes extases.


La transformation de la Compagnie en Ordre religieux, après le Concile de Trente (1545-1563), a obligé les filles d’Angèle à entrer dans des cloîtres. Apostoliques, elles ont continué d’être apôtres en devenant éducatrices. Héritières de la « pédagogie » d’Angèle, qui excellait dans l’art d’accueillir et de conduire chacun, les Ursulines ont su alors devenir des formatrices à travers les siècles, et spécialement au service de la jeunesse, selon la mission que l’Eglise leur a confiée.


Sainte Angèle Mérici mourut le 28 janvier 1540. Pendant trois nuits, toute la ville de Brescia contempla une lumière extraordinaire au-dessus de la chapelle où reposait le corps de la Sainte qui s'est conservé intact de toute corruption.

Le pape Pie VII l'a canonisée en 1807.


Aujourd’hui, Angèle a de nombreuses filles à travers le monde qui vivent de différentes façons : Ordre religieux, monastères autonomes, Unions, Fédérations, Institut séculier...

Des laïcs, depuis quelques décennies, ont fait le choix, de vivre du charisme d’Angèle Mérici.

Ils s’appellent "Associés", et demandent aux Ursulines de leur transmettre la spiritualité méricienne, afin de vivre l’Evangile à la manière d’Angèle.

  Extrait de J.-M. Planchet, édition 1946, p. 217-218 -- Marteau de Langle de Cary, 1959, tome II, p. 295-296

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