Benigna Consolata

Marie Consolata FERRERO


en religion

Sœur Benigna Consolata

1885 - 1916


Marie-Consolata Ferrero est née dans une famille très pieuse le 6 août 1885 à Turin.

On a peu de détails sur son enfance. Elle suit normalement l'école communale. Après trois années, elle ira avec sa sœur (elle a deux frères ainés) en demi-pension chez les Sœurs de Saint-Joseph.

Très vite elle éprouve le goût d’écrire et dans ses cahiers où elle a noté les sermons qui la préparent à sa première communion, elle livre cette prière : 

 "O bon Jésus, venez dans mon pauvre cœur, venez m'aider à élever mon édifice spirituel, bâtissez-le si beau, qu'il mérite d'être placé un jour par vous dans la céleste Jérusalem." 

Elle ira au lycée de Jeunes filles de Turin qui vient de s’ouvrir avec le concours des Dames de l’Institut du Divin Cœur.

Mais le Saint Sacrement l’attire avec force et elle le reçoit quotidiennement. Ses oraisons s’intensifient pendant les longues promenades qu’elle fait dans les collines et les montagnes qui cernent TURIN.

Sans qu’elle n’en parle à personne, le Seigneur déjà l’accompagne et lui parle. Elle recherche la solitude pour permettre à ce dialogue d’avoir lieu.

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Petite secrétaire de l'amour miséricordieux

En novembre 1902, elle a 17 ans, elle commence à rédiger son journal pour noter ces entretiens de craintes d’oublier. Elle confie à la même époque au chanoine Boccardo son directeur spirituel ces colloques et il l’encourage à être une secrétaire fidèle de ce qu’elle reçoit. Ainsi pour notre plaisir, et notre édification, elle notera par obéissance et dans le secret le plus absolu tous les entretiens avec notre Seigneur Jésus Christ.

Ainsi, elle note le 25 juin 1903 la demande de JESUS : "Je veux que tu t'offres tout spécialement à mon divin Cœur pour sauver les pécheurs. En joignant tes œuvres à la prière, tu obtiendras plus facilement ce que nous désirons avec ardeur : le salut des âmes." 

Elle Lui offrira sa vie et sa personne.

Son quotidien désormais se partage entre les doux dialogues avec Jésus et les souffrances qu’elle accepte de recevoir pour répondre à Sa divine volonté.

En mars 1906, elle entre au monastère de Pignerol pour répondre à Son attente : "J'ai besoin que tu me prêtes ta tête, ta vie, tes facultés, qui sont mes dons, afin que tu deviennes entièrement l'instrument de ma miséricorde. Le désir de voir mon adorable Cœur toujours plus connu et aimé, doit t'exciter à recevoir docilement cette mission… Accepte-la pour l'amour que tu portes à mon Cœur et afin de la remplir, entre dans l'Ordre de la Visitation".

Cependant la Supérieure du monastère constatant la hauteur de sa mission hésite à la recevoir et ne souhaite pas la garder dans son monastère. Voilà Marie-Consolata contrainte de rentrer pour un temps dans sa famille.

Un an plus tard le 30 décembre 1907, elle entre enfin au Monastère de la Visitation de Côme qu’elle ne quittera plus.

Là, Marie-Consolata est accueillie chaleureusement par la Mère Supérieure Marie-Louise Sobrero.


Elle prend l’habit le 5 novembre 1908 et prend le nom en religion de Benigna-Consolata. Elle devient visitandine comme Marguerite-Marie Alacoque à Paray le Monial.


Le 23 novembre 1909, elle prononce ses vœux simples. Quelques mois plus tard, un télégramme lui apprend la mort de sa mère, dont les derniers mots écrits à sa fille sont "Je te laisse dans le Cœur de Jésus".

Elle est admise à sa profession solennelle le 28 novembre 1912.

Elle sera un exemple pour toutes ses sœurs, fortifiée quotidiennement par le Christ en cette voie de soumission totale à la volonté divine. Elle restera fidèle à consacrer une demi-heure par jour pour relater les faveurs célestes. Humilité, parfaite obéissance et sacrifices constants sont son quotidien. 

Le Christ lui dit un jour  :

"Bénigne, peu d'âmes marchent d'un pas rapide dans la voie de l'amour, parce qu'il y en a bien peu qui entrent généreusement dans la voie du sacrifice… Si on chancelle dans le sacrifice, on chancelle dans l'amour ; si on s'arrête dans le sacrifice, on s'arrête dans l'amour. Ma Bénigne, quand il s'agit du sacrifice, ne dis jamais : c'est assez… ce serait dire : je n'ai pas le désir d'accroître en moi l'amour. Rien n'augmente l'amour comme la croix… Je te demande seulement la mortification et surtout la mortification de l'esprit, parce que, si la mortification extérieure est une des conditions que je requiers pour accorder mes grâces, celle de l'esprit est nécessaire pour faire de plus grands progrès dans la vertu. Ma Bénigne, avec la mortification, tu me donneras des vases vides que je remplirai d'huile ; plus tu m'en donneras, plus j'en remplirai."

Sur la demande de JESUS, elle fait sa profession solennelle avec l’Amour le 30 juin 1916 en la fête du Sacré-Cœur  : 

"Aujourd'hui est le jour de tes épousailles avec le Dieu d'amour, le Dieu de bonté, le Dieu de miséricorde. Ma Bénigne, jusqu'ici tu as marché dans la voie étroite de la crainte, des peines, des angoisses, des serrements de cœur ; mon amour a voulu cette voie, il l'avait choisie pour toi ; mais en épousant le Dieu d'amour, le Dieu de suavité, tu participeras à la gloire de Dieu".



Un mois plus tard, début août, à 31 ans, elle contracte une maladie qui va l’emporter après un mois passé dans de grandes souffrances et elle meurt saintement le 1e septembre 1916.

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La spiritualité de Sr Bénigna et celle d'autres mystiques comme Sr Josefa Menéndez (1890-1923) et Ste Faustine (1905-1938) semble identique ou très proche comme on peut l’examiner en consultant les pages de ces Saintes sur ce site.

Son directeur spirituel et biographe, le chanoine Louis Boccardo, son biographe a répertorié plus de 5000 pages autographes, une partie seulement sera publiée.

 

La procédure de béatification de Sœur Benigna est ouverte 7 ans après sa mort en 1923.


Les écrits qu'elle nous laisse

La Prière de Sœur Benigna "Que Jésus me bénisse, me guide et m’éclaire" :
 
Je veux n’avoir plus qu’une seule ambition : être à Jésus pour toujours.

Je prends la résolution de Lui donner chaque jour de nouveaux témoignages d’amour.

Grâce à Dieu, il me semble que je n’ai pas d’attache extraordinaire aux choses de ce monde. J’aime les automobiles, mais si j’avais à choisir entre les richesses de ceux qui possèdent des automobiles et la pauvreté de Jésus-Christ, je préférerais être mendiante pour son Amour. Cependant, je me préoccupe de tant de choses tandis que je ne devrais penser qu’à Dieu seul !

Que de personnes auxquelles je pense souvent et que j’aime tendrement ! En agissant ainsi, puis-je dire que j’aime mon Dieu ? N’est-ce pas faire acte de propriété que de disposer d’un cœur qui ne m’appartient plus ?

Je m’aperçois que ma volonté veut toujours prévaloir sur celle des autres ; il me semble qu’il n’y a de bien que ce que je fais. Il m’en coûte de céder et je ne m’y résous pas facilement.

Oh ! Ce fameux moi, comme il est vivant… Quand je réussis en quelque chose, je ne m’empresse pas de l’enseigner aux autres afin qu’ils aient aussi le plaisir de réussir. Je dois absolument veiller sur mon cœur puisque bientôt, pour l’amour de Jésus, je laisserai les créatures afin de ne plus m’occuper que de Lui. Il ne faudra pas, lorsque je serai au Monastère, me remplir le cœur que j’aurai laissé.

Je veux changer de vie et me dépouiller de tout. Le ruban élastique dont je me sers pour fermer mes livres me parait un objet de luxe, je m’en passerai.

Je prends trop de plaisir à jouir d’une bonne santé et je m’attriste quand je suis fatiguée. Je n’aime pas à porter des souliers usés, mon amour-propre en souffre. Je me mire souvent, je puis bien l’éviter.

Oui, pour l’amour de Jésus, je mortifierai mes sens et ferai l’opposé de ce que mon amour-propre me suggérera. Je me suis permise de caresser un chien, mais je ne le ferai plus, parce que mon cœur est tout à Jésus.

Quand j’entreprends un travail, je me fie trop à moi-même et lorsqu’il est achevé, je suis toute fière de montrer que j’ai su me tirer d’affaire : c’est encore de l’orgueil.

Eh bien ! Dès aujourd’hui, je m’arrangerai si bien, que tout ce que je ferai ne sera ni admiré, ni estimé, donnant ainsi une bonne leçon à ma nature orgueilleuse. Je souffrirai joyeusement puisque Jésus le veut ; je ne rechercherai pas le calme et la tranquillité, mais je laisserai Jésus faire autour de moi ce qui Lui plaira.

Je serai fidèle à pratiquer la vertu, même dans les plus petites choses ; par exemple, je me tairai quand je voudrai parler, et je parlerai quand j’aurai envie de garder le silence. Que Jésus me bénisse, me guide et m’éclaire ".
Ainsi soit-il.


Les dictées de JESUS :

Écris, ma Bénigne, apôtre de ma miséricorde, écris ceci : la principale chose que je désire faire connaître, c’est que je suis tout amour ; la plus peine que l’on puisse me faire, c’est de douter de ma bonté. Non seulement mon Cœur éprouve de la compassion, mais il se réjouit quand il y a beaucoup à réparer, pourvu qu’il n’y ait pas de malice. Si tu savais combien je travaillerais dans une âme, même remplie de misères, si elle me laissait faire… L’Amour n’a besoin de rien mais il ne faut pas qu’il trouve de résistance. Souvent, tout ce que e requiers d’une âme pour la rendre sainte, c’est de me laisser faire… Les imperfections, quand on ne les aime pas, ne peuvent me déplaire. L’âme doit s’en servir comme autant de degrés pour s’élever jusqu’à moi, moyennant l’humilité, la confiance et l’amour : Je m’abaisse vers l’âme qui s’humilie et je vais la chercher dans son néant pour l’unir à moi.

Ma Bénigne, tout ce que je fais en toi, je le fais pour t’établir dans la paix. Pour que Dieu agisse dans une âme, il faut qu’il y trouve la paix. Lorsque tu n’es pas en paix, ni tu ne m’entends, ni tu ne sens ma présence ; cependant je suis en toi.

Le parfum du lys diffère de celui de l’œillet : moi qui suis le Prince de la paix, je donne le parfum de la paix ; et comme là où est renfermé un lys, tout est imprégné de son odeur, ainsi, toi qui me renfermes chaque jour dans ton cœur par la sainte communion, tu dois respirer le parfum de la paix. Que tout en toi exhale ce parfum.

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Comme le feu se nourrit de combustibles et s’accroît à mesure qu’on l’alimente, ainsi ma miséricorde se nourrit de misères qu’elle consume et plus elle en trouve, plus elle grandit.

O ma Bénigne ! si les hommes savaient combien je les aime et comme mon Cœur jouit lorsqu’on croit à mon amour !

On y croit trop peu, trop peu… On ne sait pas le tort que l’on fait à Dieu en doutant de sa bonté !...

Les péchés peuvent être énormes et nombreux ; mais pourvu qu’on revienne à moi, je suis toujours prêt à tout pardonner, à tout oublier.

Tu es l’apôtre de la miséricorde de Dieu… j’ai jeté mes regards sur toi afin que tu deviennes le canal des divines miséricordes.

Ecris donc que je fais mes plus beaux chefs-d’œuvre avec les sujets les plus misérables, pourvu qu’ils me laissent faire.

Lorsqu’une âme se repent de ses fautes et les déplore de tout son cœur, crois-tu que je sois assez dur pour ne pas oublier ?... Tu ne connaîtrais pas mon Cœur si tu pensais ainsi.

Mon Cœur très aimant a tellement soif du salut des âmes qu’au premier mouvement de leur retour vers Dieu, je ne puis plus contenir ma joie ; je cours à leur rencontre.

Le plus grand dommage que le démon puisse causer à une âme après l’avoir fait tomber dans le péché, c’est de la jeter dans la défiance.

Tant qu’une âme a confiance, le retour est facile ; mais si le démon parvient à lui fermer le cœur, oh ! comme il me faut lutter pour la reconquérir.

 Ecris, ma Bénigne, écris afin qu’on le sache : il est certain que cent péchés m‘offensent plus qu’un seul, mais si ce seul péché est une défiance de moi, il me blesse mon Cœur plus que cent autres, parce que la défiance le blesse, mon Cœur, au plus intime.

J’aime tant les hommes !... Oui, on a une idée trop étroite de la bonté de Dieu, de sa miséricorde, de son amour pour ses créatures. On mesure Dieu aux créatures, et Dieu n’a pas de imites ; sa bonté est sans bornes… Oh ! pouvoir user de Dieu et ne pas le faire !...

Pourquoi cela ? Parce que le monde ne le connaît pas. Je suis un trésor infini que mon Père a mis à la disposition de tous… Ceux qui me rebutent ne comprendront leur malheur que dans l’éternité.

J’aime les hommes, je les aime tendrement comme mes frères ; bien qu’il y ait une distance infinie entre eux et moi, je n’en tiens pas compte.

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Je fais une levée en masse et j’appelle les âmes à combattre pour l’Amour. Les plus généreuses sont celles qui restent en première ligne…




Tu as des yeux, eh bien ! lis… qu’y a-t-il d’écrit dans mon Cœur ? AIME-MOI !... Si tu m’aimes, tu répareras ; si tu répares, tu me consoleras, et si tu me consoles, tu agiras en épouse fidèle : amour, réparation, consolation, fidélité.

Ma Bénigne, jamais tu ne pourras m’aimer de tout ton cœur comme je veux être aimé de toi, si tu ne te hais toi-même de tout ton cœur. Sacrifie tes intérêts et satisfactions personnels à la plus grande gloire de Dieu. Tu ne seras pas vraiment réparatrice si tu te contentes de regarder superficiellement les plaies que les pécheurs font à mon Cœur ; il faut les examiner de près… Les pécheurs me haïssent, toi, aime-moi de toutes tes forces ; les pécheurs blasphèment mon saint Nom, toi, loue-moi ; les pécheurs écartent mon souvenir, toi, tache de m’avoir toujours présent à l’esprit, éloignant toute autre pensée. Que toutes tes actions portent l’empreinte de la réparation et tu consoleras mon Cœur. Que ta vie soit une vie d’amour et de réparation.

La religieuse et ses liens familiaux,

 Sœur Bénigna Consolata écrit :

"Oh ! comment peut-on penser que le monastère est le tombeau des affections !! Si le Seigneur _ quand il s’agit de répondre à son appel _ donne la force de briser les liens que lui-même a formés, il ne nous demande pas cependant d’oublie ceux que nous aimons ; au contraire, la vie religieuse, accroît surnaturellement notre affection, l’ennoblit et la divinise. "

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