Rita de Cascia

Marguerite Lotti

en religion

Sainte Rita de Cascia

1381 – 1457


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Sa naissance tardive, premier miracle dans la vie de Rita :

Le premier miracle dans la vie de Margarita Lotti, dite Rita, c’est son arrivée tardive dans le couple de ses parents Antonio Lotti et Aimée Ferri, à Roccaporena demeurés sans enfant pendant plus de quarante ans.

Dans leur âge mur, -espéraient-ils encore ?- voici que né Margarita, en 1381, enfant inespérée de la vieillesse de ses parents,  à Roccaporena à trois kilomètres de Cascia en Ombrie (Italie centrale), petit village italien.

Dans la République de Cascia, ils jouent le rôle de pacificateurs, c’est-à-dire de médiateurs entre les familles entrées dans la spirale des conflits et de la "vendetta", ils vivent ainsi la béatitude des "artisans de paix" car chrétiens convaincus.

L’histoire de cette petite fille est remplie d’évènements extraordinaires : Alors qu’elle n’est encore qu’un bébé, et qu’elle dort paisiblement dans son berceau sous la garde de ses parents qui travaillent à proximité aux champs un essaim d'abeilles vient bourdonner autour de son berceau. Entrant dans la bouche entr'ouverte de Rita, les abeilles y déposent leur miel, sans lui faire aucun mal.

Un paysan, qui s'était peu auparavant blessé avec une faucille et courait pour se faire soigner, passe à ce moment devant le berceau où se trouve Rita. Voyant les abeilles qui bourdonnent autour de la petite, il commence à les chasser et, miraculeusement, comme il secoue ses bras pour les disperser, sa blessure se cicatrise complètement.

On ne peut mieux signaler la puissante protection divine pour la petite Rita. Bien sûr la petite est éduquée chrétiennement et elle ressent de l’amour pour Dieu très tôt et avec quelle ferveur ne prie-t-elle pas ! 

Enfant précoce, mariage précoce !

Encore enfant, elle obtient de ses parents qu’ils lui aménagent une pièce isolée dans le grenier, elle en fera un oratoire, elle aime le recueillement, la solitude nécessaire à son besoin de prières.

Elle profite de promenades au sommet du haut rocher de Roccaporena pour prier, louer.

Elle n’a que douze ans lorsqu’elle projette d’entrer au monastère des Augustine de Cascia, elle veut se consacrer à Dieu. 

Malheureusement, son projet est contraire à celui de ses parents. Désormais âgés, ils décident de la marier à Fernandino Paolo Mancini, un homme pourtant connu pour son caractère brutal et bagarreur.

A quatorze ans, peut-elle vraiment s’opposer à une décision qui est contraire à son vœu ?

Habituée à obéir, au devoir qu’elle doit à ses parents, elle n’oppose pas de résistance et elle se laisse marier au jeune officier qui commande la garnison de Collegiacone.

Femme de foi, elle sait que Dieu ne l'abandonnera pas

De ce mariage, naitront deux fils jumeaux, Giangiacomo Antonio et Paolo Maria qui eurent tout l’amour, la tendresse et les soins de leur mère. Avec constance, Rita réussit avec son amour tendre et fait de patience à transformer le caractère de son mari.

Cependant, après 18 ans de vie conjugale, pendant lesquelles la douceur de Rita a peu à peu converti à la paix et à la charité le mari brutal un drame va briser ce mariage. Fernandino sera assassiné en pleine nuit.

Rita est bouleversée par l'atrocité de l'événement, elle cherche refuge et réconfort dans la prière avec des prières assidues et enflammées demandant à Dieu de pardonner aux meurtriers de son mari. 

Reprenant le rôle de pacificatrice que tenaient ses parents, Rita s’engage dans une action de paix, à commencer par ses enfants qui estiment qu’il est de leur devoir de venger la mort de leur père et sont prêts à assassiner à leur tour.

Très vite elle comprend que c’est peine perdue que de tenter de raisonner ses fils, alors, elle prie Dieu de les rappeler à Lui plutôt que de les laisser devenir assassins à leur tour, préférant qu’Il lui prenne ses enfants plutôt que de les voir souillés de sang et de les savoir en enfer. Dieu exauça sa prière. : "Ils mourront moins d'un an après la mort de leur père."

Elle est une femme de foi qui sait trouver dans l’espérance chrétienne la force de continuer à vivre et à aimer. Elle sait que Dieu ne l’abandonnera pas. Elle priera, Dieu l’entendra.

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Sainte des Causes impossibles

Sainte Rita est désormais seule, sa voie semble toute tracée, elle souhaite devenir religieuse au Monastère de Cascia, dans l’ordre des Augustins. Elle sent fleurir et mûrir dans son cœur le désir de suivre la vocation qu'elle avait voulu réaliser dans sa jeunesse.

Rita demande à entrer au monastère de Sainte-Marie-Madeleine en tant que nonne, mais est refusée trois fois parce qu'elle était la veuve d'un homme assassiné.

Mais Rita ne désespère pas, elle a toute confiance en Dieu et lui remet son désir.

Mais l’abbesse refuse de la recevoir car, parmi les moniales, plusieurs appartiennent au clan opposé à celui de sa famille : son entrée apporterait la division.

La Mère abbesse met une condition à son admission : tant que les deux partis ne seront pas réconciliés, Rita ne pourra être admise au monastère. Loin de se décourager devant cette tâche "impossible", Rita se fait messagère de la paix. Avec humilité et courage, elle passe de maison en maison, exhortant toutes les familles ennemies à se réconcilier. Et elle prie. Elle prie intensément le Seigneur de changer les cœurs.

Et Dieu lui accorde ce miracle de pacification !

Elle obtient que la réconciliation soit officiellement reconnue devant notaire, selon l’usage de l’époque. Ce qui semblait impossible devient effectif, de ces exploits de réconciliation vient la réputation de Sainte des Causes impossibles.

Monastère de Cascia horizon-spirituel.com

Un soir, elle a presque quarante ans, elle se sent poussée à se présenter à nouveau devant la porte du Monastère malgré la détermination de la Mère Supérieure à la refuser, bien qu’elle sache aussi que le monastère est fermé. Et sans qu’elle sache réellement comment cela se passe, d’une manière qu’elle-même ne peut comprendre, la voilà transportée à l’intérieur du monastère. Se trouvant soudain devant la Mère Supérieure qui stupéfaite de la voir alors qu'elle sait le monastère clos, admet enfin que son admission dans son monastère est une volonté de Dieu.

Les religieuses, convaincues par le miracle et par son sourire, l'accueillent et Rita y restera pendant 40 ans, plongée dans la prière. Elle va vivre là une vie mystique intense, faite de prières, d’Adoration et d’oraisons enflammées et du don d’elle-même.

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 Stigmate de l’amour

Le Vendredi saint de 1442, Sainte Rita est profondément bouleversée après avoir entendu un prédicateur évoquer avec ardeur les souffrances de la Passion de Jésus. Elle se met en prière devant la fresque du Christ crucifié située dans l’oratoire attenant à la chapelle. 

Son biographe raconte la scène : "Alors elle se mit à demander avec la plus extrême ardeur que le Christ lui fasse au moins sentir une de ces épines… dont son front avait été percé…

Elle l’obtint.

Elle sentit non seulement la blessure désirée, mais son front fut désormais affecté d’une plaie incurable qui devait lui rester jusqu’à la mort. Il s’agissait d’une plaie ouverte et profonde qui la faisait atrocement souffrir. La blessure résista à tous les soins ; elle ne se ferma jamais durant les quinze années que Rita vécut encore, excepté durant son pèlerinage à Rome

 Dans un élan d'amour, Sainte Rita demande à Jésus de partager au moins en partie ses souffrances. Est le miracle se produit, elle reçoit les stigmates de la Passion du Christ : Sainte Rita est transpercée par une des épines de la couronne de Jésus, qui la frappe au front. C'est une douleur sans fin.

Sainte Rita portera la blessure sur son front pendant 15 ans comme un sceau d'amour dans une souffrance sans trêve, sa constance dans la prière lui faisait passer jusqu’à 15 jours de suite dans sa cellule sans parler à personne, excepté à Dieu. Elle portait le cilice qui lui procurait de la souffrance, elle soumettait son corps a beaucoup de mortifications : elle dormira par terre jusqu’à ce qu’elle tombe malade et reste infirme jusqu’à la fin de sa vie.

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Une mort rayonnante et heureuse

Certains biographes racontent que, trois jours avant sa mort, notre Seigneur lui est apparu en compagnie de la Vierge Marie.
- Quand donc, Jésus, pourrais-je venir en ta présence ?
- Bientôt, mais pas encore.
- Et quand donc ?
- Dans trois jours tu seras avec moi.
Cette promesse réconforte Rita.

Le troisième jour, elle demande à communier et à recevoir le sacrement des malades. Toutes les religieuses de sa communauté sont présentes. Elle demande la bénédiction de l’abbesse, puis expire doucement.

C'est le 22 mai 1447.                       

L'une de ses sœurs a vu son âme monter au ciel, accompagnée d'anges et, au même moment, les cloches de l'église se sont mises à sonner d'elles-mêmes trois coups sans que personne ne les touche, tandis que sa cellule s’illumine d’une resplendissante lumière comme si le Soleil était entré, et la blessure malodorante de son front se cicatrise subitement en même temps qu’un parfum exquis remplit la cellule.

Corps incorruptible horizon-spirituel.com

Miracle posthume tout de suite après sa mort

Une religieuse du monastère qui avait un bras paralysé cherche à passer son bras autour du cou de Rita… Elle y réussit. Elle est guérie ! C’est le premier miracle posthume de Rita. Tout le peuple de Cascia accourt pour voir celle que l’on appelle déjà « la sainte ». On transporte sa dépouille dans une chapelle intérieure et, pour que tous puissent la voir, on ne ferme pas le cercueil. Quelques années plus tard, ce cercueil sera détérioré par le feu, mais le corps restera intact jusqu’à… aujourd’hui où il repose dans la basilique sanctuaire de Cascia.  Les miracles se multiplient sur son tombeau, faisant naître un culte populaire qui se répand rapidement.

Sainte de l’impossible

À l’époque de Rita, les canonisations officielles n’avaient pas encore été instituées.

C’était en quelque sorte la voix du peuple qui proclamait la sainteté de ceux et celles qui avaient témoigné de façon extraordinaire de leur amour de Dieu. On peut donc dire que Rita fut d’abord béatifiée par le peuple ; l’évêque de Spoleto simplement autorisa son culte. La béatification officielle fut proclamée par le Pape Urbain VIII en 1628, et ce n’est qu’en mai 1900 que Léon XIII canonisa sainte Rita.

Dès lors, son culte s’est développé de façon extraordinaire d’abord en Italie et puis dans le monde entier. 


C’est en 1710 qu’un religieux augustin espagnol a qualifié pour la première fois sainte Rita d’« avocate des causes impossibles ». Tant d’épisodes de la vie de la sainte manifestent comment elle réussit à surmonter, dans la foi et la confiance, des situations qui semblaient désespérées : la violence de son mari, les complications pour entrer au monastère, l’impossibilité de réconcilier des clans en conflits, et tant d’autres, jusqu’à celle, qui révèle la confiance de Rita et la poésie de Dieu, d’obtenir une rose en hiver… Mais si Rita est appelée la sainte de l’impossible, c’est aussi à cause des nombreux miracles obtenus par son intercession.

Au moment du procès de béatification, plus de 300 ex-voto témoignant de grâces obtenues ont été comptabilisés dans l’église du monastère. Les plus anciens datent de 1467, dix ans après sa mort.

À tel point que les autorités communales elles-mêmes ont demandé à un notaire d’enregistrer soigneusement les guérisons miraculeuses qui survenaient auprès de la tombe de Rita. Pour la seule année 1457, onze miracles ont été jugés suffisamment incontestables pour être mis par écrit. Le plus grand est survenu le 25 mai de cette année-là : un aveugle, Battista d’Angelo, a retrouvé la vue après avoir prié devant le tombeau de la sainte.

 Encore aujourd’hui, d’innombrables témoins attribuent à l’intercession de Rita d’avoir été secourus dans des situations extrêmement difficiles ou humainement désespérées.

Tant de gens se retrouvent en cette femme dont la vie est à la fois simple, proche de la leur, et en même temps remplie de signes prodigieux de la présence de Dieu. Ils admirent l’épouse et la religieuse qui, à travers son acceptation « amoureuse » des épreuves, montre à tous un chemin de foi, d’espérance et d’amour de Dieu. Ils montrent une confiance immense en cette sainte qui intercède si efficacement auprès de Dieu pour obtenir des grâces aussi bien temporelles et spirituelles.

Le prodige de la rose



Environ 5 mois après la mort de Rita, un jour d'hiver où la température était rigide et où un manteau de neige recouvrait tout, un parent lui a rendu visite et a demandé à la Sainte si elle voulait quelque chose, Rita a répondu qu'elle aimerait une rose de son jardin. Rita a répondu qu'elle aimerait une rose de son jardin. De retour à Roccaporena, la parente s'est rendue au jardin et a été émerveillée lorsqu'elle a vu une belle rose en fleur, elle l'a cueillie et l'a apportée à Rita.


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