Catherine de Bologne

Catherine de Bologne

Catherine de Bologne 

1413 - 1463


Catherine Vigri est née à Bologne (région d'Émilie-Romagne, au nord de l'Italie) en 1413.

Issue d’une famille noble, famille patricienne des Vigri, proche de nombreux seigneurs dont le seigneur de Ferrare.

Son père, reçoit de Nicolas III d’Este la charge d’un poste important à la cour de Ferrare.

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Une vie de petite fille raffinée

A 10 ans, Catherine part pour Ferrare où elle entre comme demoiselle d’honneur à la cour et devint la compagne de jeux de Marguerite, princesse de Ferrare et reçoit comme elle la même éducation soignée que la princesse de Ferrare.

En Italie en ce temps, les familles princières privilégient les arts, les lettres, la philosophie, les belles lettres et sont couramment enseignées aux enfants ainsi que les exercices tels que monter à cheval ou manier les armes. Catherine apprendra donc à lire et à écrire en latin, elle apprendra la peinture et l’art de la miniature religieuse. Une grande partie de l’éducation est aussi consacrée à l’étude de la philosophie et de la religion chrétienne.

Pendant quatre ans, Catherine mène à la cour une vie raffinée, variée, divertissante, joyeuse et pleine de charmes. Elle participe aux bals et aux plaisirs qu’apprécie cette jeunesse princière. On dit d’elle qu’elle est belle et son père a l’embarras du choix des prétendants pour son futur mariage.

Déterminée très tôt à n'être qu'à Dieu

Mais Catherine est loin de songer à cette éventualité. Elle a des goûts simples Catherine, elle aime la solitude, méditer dans les somptueux jardins du palais et refuse obstinément l’idée du mariage.

Si bien qu’à quatorze ans, en 1427, elle quitte la cour malgré le chagrin de ses parents de la voir partir pour se consacrer à Dieu dans une communauté de jeunes filles à Ferrare.

On mariait tôt les jeunes filles en ce temps-là et quand sa compagne Marguerite épousa Roberto Malatesta, prince de Rimini, elle ne voulut pas la suivre dans ce choix de vie et préféra consacrer sa vie à la prière et aux œuvres charitables.

Le Seigneur veillait assurément sur cette âme de prédilection.

Le Seigneur lui donnât la force de persévérer dans son choix malgré le chagrin qu’elle causait à ses parents, malgré leurs réticences, elle partir rejoindre une communauté de dames pieuses qui faisaient partie d’un tiers-ordre inspiré de St Auguste. Deux ans plus tard, elles transformèrent leur communauté en monastère de Clarisses, ordre de Sainte Claire, proche de St François.

D’une manière étonnante, compte tenu de son éducation, habituée à la cour de Ferrare, Catherine au couvent accomplissait tous les services, surtout les plus humbles avec amour et obéissance, elle fut un exemple pour ses sœurs, elle accepta aussi par obéissance la fonction de maître des novices bien qu’elle s’estimait incapable d’accomplir une telle charge. 

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Grâces mystiques

A quel moment de sa vie fût-elle favorisée de grâces mystiques ?

On l’ignore, elle nous annonce dans son seul livre : "Les sept armes spirituelles" qu’en 1431, elle est déjà favorisée de visions, d’extases et entre ces faveurs, elle ressent aussi des tentations, des doutes.

Elle prononcera ses vœux en 1432.

Elle était chargée de la formation des novices, des vierges consacrées. Elle fut brillante dans les arts de la peinture, de la miniature, nul doute que ses études de sa prime enfance lui ont servis dans sa vie monastique lorsqu’elle devint abbesse du couvent des clarisses de Bologne. Ses compagnes de la communauté admiraient son application, son bon sens et sa profonde piété.

La Vierge Marie lui apparait dans la nuit de Noël 1445 et lui présente l’Enfant Jésus.

Une autre extase lui donnera la vision du jugement dernier qui l’amènera à intensifier ses prières et pénitences pour le salut des pécheurs. 

Réflexions de Sainte Catherine :

"Quand je désire obtenir sûrement une grâce, j’ai recours aux âmes du purgatoire afin qu’elles présentent ma requête à notre Père commun ".

Le Seigneur fit voir à Catherine les terreurs du Jugement dernier.

"C’est une des ruses du démon, disait-elle, de suggérer, dans certaines occasions, de bonnes et saintes pensées sur une vertu, et ensuite de tenter l’âme par le vice contraire afin de la décourager". 

Elle confiera qu’elle a vécu un temps "dans la nuit de l’esprit", frappée également par la tentation de l’incrédulité à l’Eucharistie. 

Che les clarisses de Ferrare, elle eut des pensées blasphématoires, puis des doutes sur la Foi suggérés par le diable.

Elle subit de grandes épreuves, le démon la harcèle, et pour la consoler, la fortifier, après tant de souffrances le Seigneur Jésus lui montre dans une vision la présence réelle Eucharistique, répondant ainsi à ses incrédulités récentes.

Une autre vision dans laquelle Dieu lui révèle le pardon de ses péchés et Catherine sent avec force le pouvoir de la miséricorde divine.

Le démon ne cessant ses harcèlements, Catherine se confia totalement au Seigneur et à la Vierge Marie pour s’en débarrasser.

Dans ses écrits, elle a laissé quelques réflexions essentielles de ce mystérieux combat dont elle ressort, avec la grâce de Dieu, victorieuse.

Elle verra aussi dans une vision François d’Assise lui montrant ses stigmates. 

Elle assiste à un prêche de saint Bernardin (mort en 1444) p

En 1429, Dieu révèle à Catherine qu’il lui pardonne tout, au sortir d’une confession.


En 1455, le vicaire général de l’Observance avait obtenu du Pape Calixte, III un bref* autorisant la fondation de monastères de Clarisses en divers points d’Italie.

Catherine fut envoyée dans sa ville natale et fut désignée comme abbesse de la nouvelle fondation.

Notre-Seigneur lui apparaît, la pressant d’obéir. Abbesse pour trois ans, puis après un an d’intervalle, elle le redevient. Par esprit d’obéissance, elle accepta son retour à Bologne comme abbesse d’un nouveau monastère alors même qu’elle aurait préféré finir sa vie à Ferrare. 

* Qu'est ce qu'un bref ?

Un bref apostolique est un acte administratif d'Église, un rescrit du Saint-Siège appelé ainsi à cause de sa brièveté. Ne contenant ni préambule, ni préface, il ne comporte que ce que le Pape accorde ou autorise par dérogation.

Le bref est d'importance moindre qu'une bulle. 

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Eglise St François Bologne horizon-spirituel.com




Elle arriva dans sa ville natale le 22 juillet 1456 et fut solennellement accueillie par le cardinal Bessarion, légat du Pape et par le cardinal archevêque que la ville, suivi du clergé, du Sénat, de sa famille et de toute la population.

Catherine y vécut une profonde vie spirituelle, mystique et y exerça aussi des activités artistiques. Elle donna ses conseils pleins de sagesse à ses sœurs du monastère. Elle ne cessait de rappeler à tous ceux qui la visitaient, à toutes celles qui l’entouraient les vertus d’humilité, de patience et d’union à Dieu.

Elle vécut 7 ans à Bologne et mourut le 9 mars 1463. 

Aussitôt des miracles se sont produits sur son tombeau à tel point que sa dépouille, seulement 18 jours après ses obsèques fut exposée à la vénération des sœurs et des fidèles.


Sachez que son corps actuellement n’est pas enterré : on la voit à Bologne, dans la chapelle du Corpus Domini, habillée en clarisse assise sur son trône la tête droite, et parfois, elle bouge !

C’est un miracle permanent qui doit servir à la conversion des incrédules ! Encore de nos jours, on voit sa peau noircie, mais avec un visage encore digne ; rien ne protège son corps de l’air ambiant !


Elle fut canonisée par Clément XI en 1712.


Sources : Sainte Catherine de Bologne (1413-1463) – « Vie de Sainte Catherine de Bologne », par le R. P. Grasset, chez Thibaud-Landriot, 1840

Ses écrits, nombreux

La confiance en Dieu et la défiance de soi se retrouvent dans l’ouvrage de sainte, "Le sette armi spirituali" – Les sept armes spirituelles.



Echelle mystique des vertus :

  1. la clôture ou séparation du corps et de l’esprit de toutes les choses du monde
  2. audienza ou promptitude à entendre la parole de Dieu : Audiam quid loquatur in me Deus meus
  3. la retenue qui est la gardienne des vertus de la religieuse
  4. le silence
  5. la gracieuseté, c’est-à-dire la bonté, l’honnêteté, la courtoisie envers toutes sortes de personnes
  6. la vigilance
  7. la pureté de l’esprit qui consiste particulièrement à penser toujours bien des autres
  8. l’obéissance : manière la plus sure de ne pas se tromper
  9. l’humilité qui est si odieuse au démon et si conforme aux exemples de Jésus-Christ
  10. l’amour de Dieu et du prochain, lequel est la fin de la vie de tout chrétien et la perfection de la vie religieuse.

Echelle mystique de l’humilité :



  1. avoir un extérieur bienveillant et des manières cordiales
  2. parler en peu de mots, avec discrétion et bas
  3. n’être point facile ni prompt à rire
  4. garder le silence jusqu’à ce que l’on soit interrogé
  5. observer exactement la règle
  6. se croire la plus misérable des personnes du monde
  7. confesser qu’on est inutile et inhabile à la moindre chose
  8. fréquenter souvent le sacrement de pénitence
  9. embrasser promptement l’obéissance, sans murmure ni intérieur ni extérieur
  10. se soumettre parfaitement à ceux qui sont au dessus de nous
  11. ne jamais faire sa propre volonté
  12. craindre Dieu d’une crainte filiale


Y mettre du sien :

  1. mépriser les choses de la terre, jusqu’à oublier ses parents et amis
  2. endurer sans murmure la souffrance de toutes ses peines
  3. extirper les vices intérieurs et les airs extérieurs du monde
  4. mortifier le corps et l’esprit, être fidèle à écouter les dictées de sa conscience
  5. compassion envers le prochain.



PUIS :

  1. occupation continuelle du corps et de l’esprit, car l’oisiveté engendre beaucoup de péchés
  2. sérénité de l’âme et du visage
  3. confiance en Dieu
  4. humilité du cœur
  5. crainte de Dieu. PUIS :
  6. connaître la voie de la perfection : connaître particulièrement Jésus-Christ, et l’imiter,
  7. la liquéfaction : aimer tellement Dieu qu’on se sente fondre
  8. union avec Dieu par les œuvres ou par les vertus Phil. I, 23
  9. joie en Dieu avec Dieu et pour Dieu
  10. louange perpétuelle : désir continuel de louer et glorifier Dieu duquel procèdent tous les biens.

7 armes spirituelles :



  1. faire preuve de soin et d’attention en accomplissant toujours le bien.
  2. croire que seuls nous ne pourrons jamais faire quelque chose de vraiment bon.
  3. Avoir confiance en Dieu et, par amour pour lui, ne jamais craindre la bataille contre le mal, que ce soit dans le monde, ou en nous-mêmes.
  4. Méditer souvent les événements et les paroles de la vie de Jésus, surtout sa passion et sa mort
  5. Se rappeler que nous devons mourir
  6. Garder à l’esprit la mémoire des biens du paradis
  7. Connaître les Saintes Ecritures, en les portant toujours dans son cœur pour qu’elles orientent toutes les pensées et toutes les actions.


Elle disait :

Lorsque vous verrez une personne religieuse qui ne s’adonne pas à l’oraison, ne faites pas grand fondement sur elle et n’ayez pas grande confiance en ses œuvres, parce que, bien qu’elle porte au dehors l’habit d’une personne consacrée à Dieu, manquant de l’esprit d’oraison, elle ne pourra persister longtemps dans ce genre de vie.


Qui ne pratique pas assidûment l’oraison et qui ne la goûte pas, n’a pas en soi ces liens qui tiennent noué, attaché et comme étreint à Dieu ; aussi ne sera-ce pas chose étonnante que le monde et le démon la trouvant ainsi seule, l’amènent à se lier avec eux.

Esprit des saints, Abbé Grimes, tome V.


Ces notes ont été recueillies dans son seul livre : "Les sept armes spirituelles".

Il est nécessaire, pour lutter contre le mal, écrit-elle :

"1. D'être attentif à toujours faire le bien;

2. De croire que, seuls, nous ne pourrons jamais faire quelque chose de vraiment bien; 3. De se confier à Dieu et, par amour pour lui, de ne jamais craindre de lutter contre le mal, dans le monde comme au-dedans de nous;

4. De méditer souvent les évènements et les paroles de la vie de Jésus, surtout sa passion et sa mort;

5. De nous souvenir que nous mourrons;

6. D'avoir présent dans notre esprit les biens du Paradis;

7. De se familiariser avec l'Écriture Sainte, la portant toujours dans notre cœur afin qu'elle oriente toutes nos pensées et nos actions".

Ouvrez le Ciel, ô mon Dieu, à tous ces infortunés et ces nombreux coupables :

"Ouvrez le Ciel, ô mon Dieu, à tous ces infortunés ; admettez-les aux joies éternelles de votre Royaume. Je m'abandonne pour eux à Votre justice, ne me réservant que Votre grâce et Votre amour. Du reste, s'il le faut pour l'honneur de votre Majesté, je consens à ma damnation éternelle. Si ce n'est pas assez pour apaiser Votre courroux, ô mon Dieu, faites plus encore ; créez pour moi, qui suis la plus coupable des pécheresses, un enfer nouveau avec tous les tourments qu'il Vous plaira d'imaginer. Je suis prête à y descendre, à me placer sous le marteau de Votre colère comme une enclume, qu'il pourra frapper éternellement, pour expier les crimes passés, présents et à venir, et sauver ces nombreux coupables".

Ainsi soit-il.
 

« Ô mon âme, énamoure-toi du Crucifié » 

« Ô mon âme bénie du Très Haut Créateur, regarde ton Seigneur crucifié : Il t'attend.

Regarde Ses pieds traversés par le clou : Ils semblent encore ressentir les coups du marteau !

Réfléchis qu’Il était plus beau que toute créature. Que Sa chair resplendissait de pureté.

Regarde la Plaie de Son côté droit : réfléchis que le Sang qui s'en échappe est la rançon de ton péché. Tu sais qu’Il reçut le coup de la lance cruelle et que son fer traversa son Cœur pour chaque fidèle.

Regarde les Mains saintes qui t'ont formée : vois comme le bourreau Les a percées.

Hâte-toi avec des larmes amères de pleurer le Seigneur : Il s'est empressé de mourir pour nous sur la Croix.

Regarde Son visage saint, si attachant : Il est tout couvert d'épines et le sang Le ravine.

 Ô mon âme, c'est Celui de ton Époux. Si tu pleures, tes fautes ne sont-elles pas lavées !

Regarde-Le. Pour toi, Il s'est fait Plaie sur le bois rugueux : c'est pour racheter les fautes que meurt le Béni Seigneur. Pour te conduire en son Royaume, Il veut être crucifié : ô mon âme, contemple-Le bien. De Lui, énamoure-toi ! »
Ainsi soit-il.

La Prière de conversion d’une âme de Catherine « Mon bon Maître, ne me refusez pas cette âme » :
 
« Seigneur, mon Dieu, je ne me lèverai point d'ici sans que Vous ne m'ayez donné cette âme rachetée au prix de Votre précieux Sang. Mon bon Maître, ne la refusez pas à mes indignes mais ferventes supplications. Daignez prêter une oreille attentive à ma prière. Laissez-Vous toucher par les cris que je pousse vers Vous, ô Dieu compatissant ! Quand je désire obtenir sûrement une Grâce, j’ai recours aux âmes du purgatoire, afin qu’elles présentent ma requête à notre Père commun ».
 
Ainsi soit-il.

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