Tomasina POZZI
1910 - 1944
Tomasina Pozzi est née le 27 avril 1910 à Trévano, une petite ville à quelques kilomètres du lac de Côme, d’une famille d’origine paysanne.
Bien que pauvre et sans instruction, Tomasina est admise chez les novices de la Congrégation de la Sainte Famille à Mese (province de Sondrio, Lombardie).
Alors que sa santé précaire l’oblige à revenir au domicile familial et donc éloignée du couvent pendant plusieurs mois, elle peut prononcer ses vœux perpétuels et le nom de son Saint Patron : Saint Thomas d’Aquin.
Mais dès qu’elle le peut, malgré sa faiblesse, elle aide les pauvres et les autres malades.
En 1930, elle a vingt ans, dans l’espérance de recouvrer une parfaite santé, elle se rend à Morbegno pendant un an et demi, puis elle revient à Mese au début de 1932. Dans ces années, elle connait l’aridité spirituelle, les assauts et les tentations du diable en plus de la souffrance physique.
Par obéissance, elle écrira dans son journal la violence des sévices du diable. Les attaques du diable sont incessantes, il fait rage sur elle, ainsi une compagne sœur Lucia a révélé que sœur Tomasina était fréquemment tourmentée au point que l’abbesse du couvent et d’autres sœurs ont retiré de son corps 28 objets plantés dans sa chair : clous, aiguilles, fers !
Ces phénomènes surgissent si régulièrement à tel point que l’abbesse et ses compagnes imaginent que Tomasina est possédée, et songent à demander l’aide d’un exorciste, celui-là interviendra mais sans succès.
Il est arrivé même que Tomasina se réveillant brutalement, trouvait son lit en feu. C’est l’incompréhension autour d’elle et la suspicion s’installe auprès de ses compagnes.
En mai 1932, Tomasina a ressent une douleur intense aux mains et aux pieds, recevant les signes visibles des stigmates. Le 23 juin de la même année, le jour de la fête du Sacré-Cœur, la plaie de la lance apparaît sur sa poitrine et saigne abondamment.
On sait pour avoir lu les biographies de tant de saintes/saints que ces signes ne surviennent qu'avec l'aval de la religieuse, de la Créature qui les reçoivent. Même si à aucun moment on ne peut lire cette demande de la part de Tomasina dans son journal, le Seigneur n'impose jamais ces signes s'ils ne sont pas demandés expressément par l'âme victime.
Son livre, malheureusement n'a pas été traduit en français.
A vingt huit ans, ces souffrances deviennent intenses lorsqu’elle reçoit tous les signes de la Crucifixion : les cinq blessures aux mains et aux pieds et de la couronne d’épines. Cet évènement choque la communauté monastique et un autre exorciste est appelé pour la libérer de la prétendue possession démoniaque.
A ce qu’il semble, l’Abbesse et les sœurs ne semblent pas très au fait de connaitre ces évènements étonnants qui se sont pourtant déjà répétés sur d’autres âmes de saints et de saintes, on reste confondu de cette ignorance.
Le prêtre appelé pour l’exorcisme échoue dans ses prières et cet échec conduisent certaines religieuses à reconsidérer l’origine de cette possession prétendue diabolique et elles commencent à considérer Tomasina comme une sainte vivante. Enfin !
D’ailleurs certaines de ses compagnes témoignent d’autres faits troublants dont serait sujette Tomasina : "au retour, j’ai trouvé sœur Tomasina à l’écart de quelques mètres, agenouillée devant une statue de la Vierge Immaculée, elle était soulevée de terre et avait le visage transfiguré".
Une autre déclare avoir vu une fois sœur Tomasina dans le cloître, soulevée en extase et ne touchant à peine le sol que de la pointe des pieds.
Une autre raconte "qu’avec une grande agilité, elle se mit debout (alors qu’elle était alitée et vêtue d’une longue chemise qui tombait jusqu’à ses pieds) et marcha sur le lit. J’ai eu l’impression que ses pas étaient extrêmement légers et que le lit se ressentait bien peu de son poids. Puis elle monta sur le barreau du lit, un tube de métal d’un diamètre de quelques centimètres et là, elle resta un long moment debout, les bras levés, le regard tourné vers le ciel. Puis elle en descendit rapidement et sans la moindre fatigue ni le moindre effort, elle retomba comme un corps mort sur le lit. Je sais que ces faits se sont répétés souvent. Il faut noter qu’à cette époque elle avait les stigmates aux pieds qui lui causaient de grandes douleurs".
Ces lévitations ‘’élévation’’ en hauteur font songer à Saint Joseph de Cupertino (1603/1663) qui lui aussi devant des témoins prestigieux s'est s’élevé plusieurs fois à plusieurs mètres du sol dés qu’il était en extase.
Tomasina meurt à 34 ans en odeur de sainteté au monastère de Mese le 4 Novembre 1944. Son corps est inhumé dans la chapelle de la communauté.